Avons-nous vraiment intérêt à nous éveiller totalement?

Voulons-nous vraiment nous éveiller, ou seulement vivre la manifesté en tout état de cause, en sachant ce qu'est le manifesté?

Voulons-nous être dans un corps, comme Ramana Maharshi, ou bien assumer ce corps en sachant ce qu'est le manifesté?

"trop d'éveillés vrais annuleraient la manifestation:"

Voilà une question que je me pose depuis longtemps.

Cela mettrait-il fin au manifesté, ou bien cela nous ferait-il revenir à ce que l'on appelait le paradis terrestre?

En vérité, et personnellement, je n'ai pas vraiment envie d'être éveillée dans toute l'acception du terme , mais de profiter totalement , en tant que conscience, du manifesté que j'ai créé.

Je dis souvent que nous sommes "ici bas" pour vivre à la fois le divin et l'humanité ( le manifesté, les 10 000 choses).

Somnoler encore un peu sans être totalement éveillée...mais plus totalement endormie. Quel paradis !

MBDM

Comments

[Marguerite]

Rechercher l'esprit et le sacré en toutes choses :


Voilà une phrase qui me résonne sans fin, je sens que c'est cela que je ne faisais pas.


Mille mercis!!


bizzz de Margo

[Sam's]

" Et j'ai pourtant toujours envie de vivre à fond cette vie d'illusion, jusqu'à la dernière miette , mais en invitant "le père" au banquet ! "


IL est là ! Sans doute que nous Lui refusons de festoyer à notre table.


Rechercher l'Esprit et le Sacré en toute chose peut nous faire ressentir et connaitre Sa Présence.


Bises

[Marguerite]

voilà qui me laisse perplexe: tu as tellement raison.


Et j'ai pourtant toujours envie de vivre à fond cette vie d'illusion, jusqu'à la dernière miette , mais en invitant "le père" au banquet !


 

[Sam's]

La question que je me pose est : qu'est d'abord la conscience ordinaire ?


N'est-ce pas le début de la séparation et donc souffrir de se sentir "déconnecté"
?                                                                                                              
La perception amène à distinguer donc à diviser.    


Et la pure-conscience, ne serait-ce pas plutôt le non-être ?


Il n'y aurait donc plus de conscience ni de souffrance puisque plus de perception d'être.


"trop d'éveillés vrais annuleraient la manifestation:"


Ben oui, c'est ça, l'Univers disparaitrait !



"En vérité, et personnellement, je n'ai pas vraiment envie d'être éveillée dans toute l'acception du terme , mais de profiter totalement , en tant que conscience, du manifesté que
j'ai créé."


 Ben oui, ça se comprend, la peur de tout devoir perdre nous horrifie.                 Cela mettrait fin au
manifesté et je doute que cela nous fasse vivre le paradis terrestre.


Vivre le paradis terrestre est encore dans la conscience d'être, même si nous y manifestions l'éveil.


Tandis que l'Eveil est Lumière, une Onde émanant de l'Esprit du TOUT, ou de L'UN, cette Onde ne peut avoir conscience d'Elle-même.


C'est je pense, ce que Laetitia
entraperçevait.                                                
Savoir qu'elle était là sans vraiment être là.


Ce point de pure-conscience (semé au sein d'une infinité d'hologrammes, le manifesté) dont tu parles, ne serait-il pas le souvenir de notre Unité et qu'une
fois retrouvée, il s'effacerait et il ne servirait plus à rien d'en faire le but de notre quête.


Ce serait comme des chercheurs de diamants.


Ils ont en face d'eux un magnifique hologramme du diamant le plus fabuleux que la terre ait jamais porté. Ils vouèrent leurs vies entières à trouver ce diamant. Pour eux, c'était le Saint
Graal de leurs carrières. Mais une fois le vrai diamant tant convoité entre leurs mains, à part la satisfaction de n'avoir plus à le chercher, que reste-t-il ?


Juste le merveilleux souvenir d'une aventure formidable.


Pour moi, c'est la nostalgie de ce souvenir qui contribue à me sentir encore séparé.


Le point de pur-conscience en chaque forme de vie serait encore une illusion.       Ce ne serait qu'une empreinte insaisissable laissée par l'Esprit du
TOUT.


L'Eveil, la Lumière n'est pour moi pas LE TOUT ou L'UN.


Juste l'intention, le souffle de Son
Esprit.                                                         
Alors quand nous l'atteignerons, nous n'aurons plus besoin d'expérimenter le corps. En quoi cela est-il dommage ?


Peut-être que nous nous fermons alors à une autre expérience possible.


Bises et bonne réflexion,


Sam's


 


 

[Marguerite]

Un article de José le Roy sur son blog, vient fort à point pour illustrer mon propos:


il fait allusion au livre de Pierre Janet, " de l'angoisse à l'extase", dans lequel il donne l'exemple de Laetitia:


La belle au bois dormant


Certains psychologues ont traité des malades dont les symptomes présentaient des ressemblances avec certaines manifestations mystiques ou religieuses.
Un cas singulier, celui de Laetitia,  a été présenté par Pierre Janet dans son livre De l'angoisse à l'extase.


Ici laetitia a le sentiment de ne plus exister en tant qu'individu et pense le monde aussi irréel qu'un rêve...


jlr






"Le cas de Lœtitia, jeune fille de 28 ans qui m'intéresse depuis plusieurs années, est plus complexe : il se rattache à la fois aux asthénies constitutionnelles et aux troubles des
sentiments en rapport avec des lésions organiques. J'ai déjà eu l'occasion de décrire brièvement cette malade dans une communication que j'ai faite en Améri­que au congrès de neurologie, réuni à
Atlantic City en 1921, et où je l'ai présentée sous le nom de Lœtitia. Je l'appelle aussi la dormeuse ou la belle au bois dormant : elle justifie bien ces noms, car depuis l'été 1913 jusqu'à
l'été 1918, elle a simplement dormi pendant cinq ans ; c'était un moyen commode pour traverser la période de la guerre. Comme je l'ai raconté dans mon étude précédente, Lœtitia qui présentait des
troubles nerveux depuis la puberté, qui avait de temps en temps des crises très étran­ges, caractérisées par un sentiment envahissant d'irréalité, de disparition du monde et d'elle-même, a trouvé
bon de s'endormir complètement vers l'âge de 18 ans. Elle avalait ce qu'on lui mettait dans la bouche en lui pinçant le nez et quant aux opéra­tions inverses, elle les exécutait dans son lit avec
la plus complète indifférence. Je suis arrivé par des simulacres de passes et par des suggestions à la réveiller un peu une fois par semaine et à obtenir un quart d'heure ou une demi-heure de
conversation. Ces conversations avec la dormeuse ont été extrêmement intéressantes à tous les points de vue : elle était même capable de faire des vers quelquefois jolis. Elle présen­tait les
troubles de la volonté et de la perception les plus étranges et, sans songer qu'elle faisait frémir l'ombre de Descartes, elle se permettait de les résumer en disant : « Sans doute je pense, mais
je n'existe pas ». Elle terminait ses conversations par une formule bizarre et peu polie : « Pourquoi voulez-vous que je vous parle, vous n'existez pas, moi non plus ; bonsoir
».
(...)


Il faudrait, si ce n'était trop long, citer à titre de documents des pages entières écrites par Lœtitia « Quand je réfléchis à ma situation je n'y comprends absolument rien de deux
choses l'une ou je suis vivante ou je ne le suis pas. Je ne dois pourtant pas être morte puisque j'ai un cœur qui bat, mais je ne suis pas vivante, puisque ma personne a disparu... Je cherche à
savoir qui est là à ma place, je ne me sens être personne et cependant je parle, est-ce que je suis idiote ? Je suis un corps sans âme, une peinture, une loque... Je suis comme un chien qui ne
sait pas d'où il vient ni où il va... Je n'ai été nulle part, je n'ai vécu nulle part, je sors peut-être d'une autre planète et je suis neuve dans cette vie... Quand je vous raconte des choses,
il ne me semble pas qu'elles me soient arrivées à moi et cependant je sais un tas de choses à propos de ce personnage que vous appelez moi et des choses que les autres ne savent pas... Comment
est-ce que je les sais ? Cet être a-t-il vraiment existé ? Alors qu'est-il devenu puisque je ne peux plus le retrouver, comment a-t-il fini ? S'est-il évaporé comme un peu de fumée ? Ce qu'il y a
de plus fort, c'est que j'agis comme si cet être avait existé et comme s'il avait été moi. Et pourtant je ne lui reconnais aucune parenté avec moi. C'est plus compliqué que le mystère de la
Sainte Trinité...  »


 


Une personne demande : Qui veut disparaitre pour être?


ma réponse:


Il n'y a pas : Qui.
Il y a juste le point de pure conscience qui n'est pas, et expérimente les "10 000 choses".
Il n'y a personne, c'est la conscience qui s'est éclatée en une infinité d'hologrammes qui contient chacun ce point abstrait de ...conscience pure.
La matière n'est qu'un code, une image, en ce sens on peut dire: une illusion.
S'éveiller totalement, c'est le pur point de conscience dans un corps mais qui n'expérimente pas le corps. Dommage...
Comme la Laetitia citée par Josée le Roy , extrait du livre de Pierre Janet.


mbdm